vendredi 23 novembre 2007

Conférence-débat : libéralisation des services publics du gaz et de l’électricité : l’énergie, bien plus qu’une marchandise


Vendredi 30 Novembre 20h30
Salle de la Convivialité de Chauconin-Neufmontiers (en face de la mairie)
Intervenant : Michel Lamboley, économiste

La libéralisation des services publics du gaz et de l’électricité
Depuis le 1er juillet 2007, la distribution du gaz et de l’électricité est totalement
libéralisée. Les 26 millions de foyers en France peuvent choisir un opérateur privé et résilier leurs contrats existants avec EDF/GDF. Vous avez donc le choix entre deux tarifs : le tarif régulé par l’État dans le cadre des contrats de service public signés avec EDF/GDF, ou les tarifs déréglementés avec des prix fixés par “les marchés”.

Les raisons

Les lois libérales de la “libre” concurrence inspirent directement les directives européennes. Si des pays membres de l’Union européenne, comme la Suède ou le Royaume Uni les ont très vite appliquées, d’autres états ont rencontré des oppositions internes (Allemagne, Italie) avant de se soumettre au droit européen.
La France a tardé à appliquer les directives. Il est vrai que les missions confiées aux opérateurs historiques, EDF et GDF, étaient plus larges que la seule livraison de l’énergie. Ils avaient notamment l’obligation de fournir cette dernière à un prix uniforme sur la totalité du territoire national. Rappelons que le prix de l’électricité en France est un des moins chers dans le monde.

Les conséquences

> La flambée des prix
La concurrence est sensée faire baisser les prix. C’est le credo libéral. Or, dans les pays européens qui ont déjà appliqué les directives de Bruxelles, les tarifs se sont envolés : augmentation de 49% en Allemagne, 77% en Finlande, 81% au Royaume Uni et 92% au Danemark. En France les tarifs sont déjà libres pour les entreprises. Après une courte période de baisse les factures d’électricité ont augmenté en moyenne de 76% !

> La distinction entre les coûts et les profits

La distribution continue a être, physiquement, assurée par un seul opérateur : “EDF-Gaz de France Distribution”, filiale commune d’EDF et de GDF, créée spécialement pour l’occasion qui aura en charge de maintenir les réseaux de distribution en bon état, et qui supportera donc les coûts de cet entretien.

Les nouveaux opérateurs privés n’ont à leur charge que la commercialisation de l’énergie et s’en attribueront donc les profits. La flambée des tarifs évoquée ci-dessus leur laisse entrevoir des gains plus que confortables.

> L’impact écologique
Alors que le “Grenelle de l’environnement” met l’accent sur la maîtrise et les économies d’énergie, l’ouverture des marchés du gaz et de l’électricité laisse présager un effet inverse. Les opérateurs privés, motivés exclusivement par la recherche de profit, ont donc intérêt, en plus de l’augmentation des tarifs, à “laisser aller la consommation”.

Enfin, l’achat, par les opérateurs privés, de l’énergie “au plus offrant” va provoquer le transport de l’électricité, notamment, sur de longues distances. Les pertes en ligne y seront considérables, parachevant la gabegie.

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